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Virginie Capt : soignante et engagée

Née au Cambodge, Virginie Capt, aide-infirmière au sein du service de médecine de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains, arbore en permanence un sourire rayonnant. En 2012, elle crée l’association Rumdul, qui vient en aide aux familles pauvres du Cambodge.

Virginie Capt a 14 ans lorsque les Khmers rouges prennent le pouvoir au Cambodge. Séparée de sa famille, elle vit alors cinq années dans l’enfer de la guerre et des travaux forcés. Si elle parvient à s’enfuir dans la jungle en compagnie d’autres rescapés pour atteindre un camp de réfugiés en Thaïlande, la liberté n’est que de courte de durée. Elle sera ensuite vendue à deux reprises comme domestique.

L’enfer ne prend fin qu’à l’arrivée des troupes américaines. Ici, l’ONG Terre des hommes vient la chercher, elle comme d’autres orphelins de guerre. Ce jour-là, où on leur demande de choisir entre plusieurs pays d’accueil en leur montrant une série de photos, Virginie s’en rappelle bien : « J’ai vu des sapins, des chalets, le Cervin. J’ai dit que c’était là, dans ce chalet, que je voulais habiter. Lorsque j’ai demandé s’il y avait la guerre, ils m’ont répondu que non, que c’était un pays neutre. Je ne l’ai jamais quitté, ça fait maintenant 42 ans. »

Adoptée par une famille à Sainte-Croix, elle n’oublie pas l’aide et le précieux soutien de sa famille et de sa maîtresse d’école. N’ayant pas les moyens d’entamer des études, elle trouve un emploi à l’hôpital de Sainte-Croix avant de travailler au CHUV, dans un EMS à Fribourg puis aux eHnv. « Quand j’ai vu le poste d’aide-soignante au soins intensifs d’Yverdon-les-Bains, j’ai postulé trois fois. À la troisième reprise, j’ai été sélectionnée sur 60 candidatures !  », dit-elle fièrement.

Virginie Capt est aide-infirmière au service de médecins des eHnv

Virginie Capt est aide-infirmière au service de médecins des eHnv.


Rumdul, symbole de pureté

Vingt ans après son arrivée en Suisse, Virginie décide de retourner au Cambodge avec sa sœur de cœur, celle qui était déjà à ses côtés lorsqu’elle a quitté sa terre natale. Le choc, après avoir vu des familles qui n’avaient rien, l’a transformé : « je me suis revue moi, petite et la faim au ventre ». Elle décide alors de créer une association qu’elle nomme « Rumdul », du nom de la fleur nationale du Cambodge.

L’association vient en aide à des familles en leur offrant un toit et de quoi manger. Les dons, récoltés à l’issue d’une soirée de soutien et de stands d’artisanat, permettent d’amener des vêtements et des médicaments dans le village de Khum Srei Chea. Quelques bénévoles s’y rendent chaque année en automne : « on achète de la nourriture, des fournitures scolaires pour les enfants ou encore des produits d’hygiène pour 46 familles et 80 enfants. On en profite aussi pour soigner les malades ». Une équipe coordonne sur place la construction de maisons, de puits et de jarres pour la récupération des eaux.

L’argent récolté permet également d’acheter des fournitures scolaires aux enfants du village.

L’argent récolté permet également d’acheter des fournitures scolaires aux enfants du village.


Une vie bien remplie

Quand on demande à Virginie Capt comment elle jongle entre sa vie professionnelle, privée et associative, la réponse est simple, évidente, pleine d’humilité : « Quand tu aimes, et que tu es passionnée, ce n’est pas du travail. J’adore mon emploi, j’adore mes collègues. Toutes les personnes qui me soutiennent m’apportent énormément. C’est justement là que je trouve mon équilibre : entre la famille, l’association et le travail ».

Parmi ses collègues, ils sont nombreux à la soutenir dans son combat et sont investis dans ce projet dont l’équipe de médecine et plusieurs autres collaboratrices et collaborateurs des eHnv.

Virginie Capt, lors de l’une de ses visites au Cambodge

Virginie Capt, lors de l’une de ses visites au Cambodge.

 


Association Rumdul
https://www.facebook.com/rumdul.org/
www.rumdul.org