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Voyage en réalité virtuelle pour les patients du service d’oncologie

Depuis l’automne 2021, les patients qui reçoivent leur traitement dans le service d’oncologie peuvent s’évader dans un monde en réalité virtuelle pour se détendre, diminuer l’anxiété et réduire les nausées et les douleurs.

«C’était magnifique, on aurait dit la Thaïlande!» Nous sommes mercredi, dans le service d’oncologie de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains. Et rien dans le décor ne rappelle le Sud-Est Asiatique. Alors pourquoi ce commentaire? 

Une patiente de 79 ans vient tout juste de sortir d’une immersion en réalité virtuelle d’une vingtaine de minutes. Un voyage relaxant, à mi-chemin entre rêve et méditation.

Le dispositif est très simple: un casque-écran devant les yeux et des écouteurs sur les oreilles. Une voix la guide à travers différents lieux et lui explique ce qu’il y a autour d’elle. Elle ne peut pas vraiment se déplacer, puisqu’elle est allongée sur un fauteuil en train de recevoir son traitement.

Mais elle peut tourner la tête et regarder un peu partout. Et au bout d’un certain temps, elle se trouve projetée dans un nouvel endroit.

Moins de nausées, de douleurs et d’anxiété

«Les résultats sont très positifs: les patients sont si détendus que certains s’endorment, alors que d’autres perdent la notion du temps», explique Maggy Chappuis, infirmière-cheffe au service d’oncologie.

Maggy Chappuis, infirmière-cheffe
Des études scientifiques ont montré que la réalité virtuelle permet de diminuer les nausées et l’anxiété. C’est très important pour des patients atteints de cancer: ils ont besoin de trouver un certain apaisement, d’oublier où ils se trouvent pour réduire leur anxiété.

«Le plus intéressant, c’est que ça marche avec des patients de tous les âges», ajoute encore Maggy Chappuis. Elle se souvient d’un patient qui avait fait beaucoup de plongée avant sa maladie. Avec la réalité virtuelle, il a pu retourner sous l’eau le temps de son traitement. C’était un moment très émouvant !

Le système de réalité virtuelle fonctionne avec des patients de tous âges.

Deux appareils à Yverdon-les-Bains et un à St-Loup

C’est par Maggy Chappuis que la réalité virtuelle s’est invitée dans le service d’oncologie des eHnv. L’infirmière-cheffe cherchait des activités pour apaiser ses patients. Il y avait déjà plusieurs occupations comme des formations à la sophrologie ou à la relaxation. Mais toutes ces activités reposent sur des personnes spécifiques. Il fallait trouver quelque chose qui n’alourdisse pas la charge de travail de l’équipe soignante et l’emploi du temps des patients.

«La réalité virtuelle est intéressante dans ce contexte, car c’est une machine qui prend le relais des infirmier-ère-s pendant un moment. Et les effets sur les patients sont vraiment très intéressants, car ils facilitent le traitement. Comme lorsqu’on capte leur attention pour faciliter le moment de la piqûre.»

Le système est développé par Healthy Mind, une entreprise parisienne. Le fondateur avait une personne malade dans son entourage. Passionné de jeux vidéo, il a commencé à faire quelques essais de réalité virtuelle.

Encouragé par les premiers résultats, il a poursuivi en travaillant avec des médecins ou des sophrologues, en effectuant des tests à large échelle sur des personnes malades ou sensibles aux douleurs.

Aujourd’hui, trois appareils attendent les patients des eHnv: deux à Yverdon-les-Bains et un à St-Loup.

La réalité virtuelle permet de diminuer les nausées et l’anxiété