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Après le confinement, une reprise des chirurgies très attendue

Il y a plus d’une année, en raison de la pandémie, l’unité de neurochirurgie de Saint-Loup avait dû suspendre son activité, avant de rejoindre le site d’Yverdon-les-Bains. Récit de son quotidien au moment de la reprise des opérations.

Au bloc opératoire, ce n’est pas la mise en place des mesures barrières qui a chamboulé le quotidien des équipes. Habituée aux masques et aux combinaisons de protection, l’équipe du bloc opératoire de Saint-Loup a dû faire face à un autre défi: trouver le moyen de déplacer entre mai et septembre ses activités de neuro-orthopédie sur le site d’Yverdon-les-Bains et prendre en charge les 40 patients mis en attente. Les opérations non-urgentes avaient en effet été interrompues en mars et avril dernier en raison du coronavirus.

Laurence Martin, directrice des soins adjointe, était en charge de coordonner les équipes et trouver des solutions pour optimiser au maximum les blocs opératoires. « Au moment de la réouverture des salles à toutes les opérations, il a fallu élaborer des plannings pour permettre aux chirurgiens de Saint-Loup d’opérer sur le site d’Yverdon. Un travail complexe, car nous avions le même nombre de salles, mais plus de chirurgies. Il fallait aussi continuer d’assurer les urgences. »

Heureusement, le travail d’équipe et celui effectué en urgence sont inhérents à l’activité du bloc opératoire. « Cela a permis aux collaborateurs de s’adapter et d’être opérationnels en un temps record. » En deux semaines seulement, des solutions ont été trouvées. « Les salles d’opérations sont équipées différemment en fonction des interventions, précise Laurence Martin. La grande différence en ce qui concerne la neurochirurgie, c’est est que la salle dédiée à cette spécialité doit être équipée d’un scanner. Nous en avons donc fait ajouter un sur le site d’Yverdon-les-Bains. »
 

Dr Sajadi au bloc opératoire de Saint-Loup

Opération réalisée par le Dr Sajadi au bloc opératoire de l’hôpital de Saint-Loup


Image du dos du patient en temps réel

Les opérations en neurochirurgie aux eHnv concernent principalement les interventions au niveau de la colonne vertébrale. « Nous opérons toutes les pathologies liées à cette zone du corps, expliquent les docteurs Ali Sajadi et Jean-François Fischer. C’est-à-dire les fractures, les pathologies dégénératives comme l’arthrose, le canal lombaire étroit. Nous prenons aussi en charge les patients qui souffrent d’une instabilité vertébrale. » Aujourd’hui ce type d’opération est réalisé à l’aide d’un scanner qui permet, durant l’intervention et grâce à un système de navigation, d’obtenir une image tridimensionnelle du dos du patient en temps réel.

« L’appareil fonctionne en deux temps, explique Jean-François Fischer. Nous prenons d’abord un cliché du dos du patient, puis l’appareil est retiré. Toutefois, l’image reste accessible et des capteurs sur nos instruments nous permettent de suivre nos gestes à l’écran ». Seulement, ces appareils prennent énormément de place et sont particulièrement fragiles, impossible donc de déplacer celui du site de Saint-Loup. « Heureusement, nous avons été soutenus par l’industrie, ajoute Jean-François Fischer. La société Medtronic nous a prêté un scanner que nous avons pu installer rapidement. » 

Contrairement aux idées reçues, les opérations de neuro-orthopédie peuvent être urgentes. Certains patients ont de la peine à marcher, ou souffrent même d’une paralysie du pied. « Lorsqu’une lésion de la colonne empêche la personne de se déplacer, il faut agir vite, pour éviter que la paralysie s’installe définitivement », complète Ali Sajadi. Aujourd’hui, les 40 patients qui avaient vus leur opération reportée ont pu être pris en charge et la neurochirurgie a pu reprendre son activité ordinaire sur le site de Saint-Loup.

 Dr Fischer

Dr Jean-François Fischer, médecin-chef en chirurgie orthopédique et traumatologie

Laurence Martin
Laurence Martin, directrice des soins adjointe
 
Texte : Carole Extermann
Photographies : William Gammuto